Ces encres intimes aux formes improbables, tour à tour poétiques, chimériques ou fantastiques, révèlent – aux confins d’une grimace ou d’un sourire, d’une figure fixe ou en mouvement, d’un trait arrêté ou en continuité – la puissance du doigt, non pas pointé mais dansé.

Si l’empreinte digitale apparaît à certains moments et en certains lieux de la « scène » blanche, elle ne se fixe jamais complètement. La trace du mouvement induit, l’emporte ! Indice d’un mouvement rapide ou suspendu, cette trace signale l’intériorité de l’artiste.

Certaines œuvres nous laissent imaginer la présence, dans l’esprit de la créatrice, d’un corps en mouvement. Un corps à l’origine de la figurabilité de ces planches. La trace, plane, n’en dit pas moins les points de tensions, les courbures, le mouvement ample ou contraint, le poids et la légèreté du vivant ; elle est alors plus ou moins marquée par l’opacité.

L’encre, cette matière primaire, composée d’éléments essentiels au corps vivant comme le carbone et l’eau, s’étire, se condense et lie la chair au papier, le volume à la planéité. Aucune dichotomie ne s’affirme entre l’encre et la page blanche. Au contraire … Le geste, inhérent à la notion d’espace, est à l’origine de celui-ci. Noir sur blanc, ou plutôt noir avec blanc, négatifs du mouvement dans l’espace, ces figures en improvisation créent un espace à elles, à soi.

 

Encres sur papier

Format 30x30cm